Mais qui es-tu donc Flexitarien ?

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Mais qui es-tu donc Flexitarien ?

Ils sont entre 30% et 40% en France. Ce chiffre est variable selon la définition qu’on donne du Flexitarien. Il varie également selon les pratiques entendues comme flexitariennes. D’ailleurs, le Flexitarien est-il conscient de l’être tant la pratique se démocratise imperceptiblement ?

Comment devient-on Flexitarien ?

Pas un mais des facteurs d’explications, du plus éthno-centré au plus altruiste :

  • Prendre soin de sa santé : Les français sont nombreux à avoir intégré que leur consommation de protéines animales mais surtout de viande rouge a atteint un seuil de saturation. Le modèle américain, les Fast food, les problèmes d’obésité naissant en France… fortement médiatisés jouent un rôle significatif dans cette prise de conscience,
  • Les scandales alimentaires : Ajouté au fait que cette viande mangée tous les jours est bon marché. Mais ce prix bas a un coût caché : les consommateurs ont découvert que leur viande provient parfois de modes d’élevage et de transformation très douteux voire dangereux,
  • La souffrance animale : Et soudain, L214 a mis fin à la crise de somnambulisme des français. Depuis des décennies, nous mettons un voile sur notre conscience et notre éthique : oui manger de la viande implique qu’on ait d’abord mis fin à la vie d’un animal,
  • La santé de la planète : du pet des vaches aux quantités d’eau et de fourrage pour nourrir un troupeau, les français sont de plus en plus nombreux à s’intéresser au devenir de leur planète,
  • La mode : plus superficiel mais tout aussi efficace, le Flexitarisme est une tendance qui s’amplifie et beaucoup de français rejoignent un groupe plutôt séduisant composé de consommateurs « avertis, décontractés, équilibrés, … »

Rappelons qu’être Flexitarien ce n’est pas exclure la protéine animale mais en manger moins en alternant la composition des repas. Chaque consommateur a d’ailleurs son interprétation de la pratique et trouve ses marques comme il peut.

Pas un mais des Flexitariens, du plus abstrait au plus impliqué…

Il y a celui qui a pour ambition de manger moins de protéines animales comme une résolution de début d’année. Celui-là est un épicurien assumé, conscient des enjeux liés à une alimentation saine. Mais pour le moment notre Flexitarien naissant confesse qu’il a du mal à imaginer son nouveau régime, perçu comme un frein au plaisir.

Un échelon au-dessus, nous rencontrons le Flexitarien dilletante. Celui-là a amorcé son virage de consommation. Notre « Dilletante » montre un visage flou car dans ses motivations et dans ses comportements, il y a beaucoup d’hétérogénéité. En effet, si changement il y a, il se heurte à un manque de culture et réalise qu’intellectuellement autant que gustativement, il n’est pas simple de manger moins de protéines animales.

Enfin, notre expert Flexitarien a acquis les codes. Il possède la connaissance de la valeur nutritive des produits alimentaires, surtout il sait où les trouver, comment les préparer et il les mange avec envie. Autonome, il a passé le stade de l’arbitrage douloureux entre plaisir et santé. Il est mûr pour devenir végétarien. Car c’est bien là que se termine le voyage !

Un retour à l’école…

Quand on rencontre nos différents Flexitariens, il est frappant d’écouter leur discours et surtout le niveau de connaissance très différent de l’un à l’autre. Une partie importante se joue ici. Les plus récents à rejoindre le mouvement ont parfois une motivation sincère mais l’absence d’information et le besoin d’apprendre – sans que l’accès à l’information soit facile – les dissuadent à chaque passage en magasin : Quels produits ? Quelles recettes ? Où les trouver ? Quel goût ? …  A l’opposé, nos « Impliqués » prennent plaisir à communiquer leur culture sur le sujet, ils se montrent volontiers des ambassadeurs efficaces de leur nouvelle alimentation.

Qui sont-ils ? Nos Flexitariens sont plutôt…

…Des femmes, car d’une manière tendancielle la viande est un aliment dont elles se passent plus naturellement que les hommes.  En plus du goût, de manière sous-jacente, se pose le problème de la satiété. Le végétal est perçu comme plus digeste, moins lourd et moins gras. Des atouts pour les femmes, des freins pour les hommes,

 … Ayant fait des études supérieures. Car le Flexitarisme nait d’une écoute attentive des médias et nécessite des recherches qui  passent prioritairement par la lecture,

… Avec des enfants. La sensibilité à une alimentation plus saine passe souvent par l’arrivée d’enfants dans le foyer. Il est très commun que les pratiques flexitariennes se conjuguent avec les autres tendances du manger mieux : les produits Bio, les produits « Sans… », les produits locaux, le commerce équitable, les circuits courts, … Cependant, les mères se heurtent à une contradiction : les protéines animales sont toujours perçues comme nécessaires pour les enfants,

… Vivants dans les grandes villes. Sans caricaturer, la mécanique de la consommation se construit le plus souvent par cercles concentriques. Un noyau dur qu’on nomme « Leaders d’opinion » sert de modèle à un 2ème cercle puis à une 3ème etc. Ces ambassadeurs de la pratique flexitarienne sont le plus souvent des urbains où l’offre est la plus disponible,

… Entre 2 âges, mais aussi des plus jeunes, mais encore des plus âgés ! C’est bien la particularité du Flexitarisme : un phénomène transgénérationnel. Car chacun trouve sa motivation dans le Flexitarisme : santé, environnement, éthique, … Toutes les générations sont en attente d’une offre alimentaire alternative,

… Avec un niveau de revenu confortable. Car il faut avoir un salaire important pour entamer un régime sans protéines animales. C’est un paradoxe qui irritent les consommateurs : de tout temps, la viande, quelle qu’elle soit, et le poisson plus récemment, ont possédé une plus grande valeur marchande. Ainsi, ils ont l’impression de devoir payer plus cher des produits du fait d’un phénomène de mode.

Pour résumer, l’offre actuelle dédiée aux pratiques flexitariennes est pénalisée par plusieurs faiblesses qui freinent la démocratisation du mouvement et qui font penser qu’il s’agit encore de la version Béta. Ainsi, beaucoup de consommateurs adoptent des comportements de consommation intermédiaires qui leur permettent d’amorcer une nouvelle façon de consommer tout en se procurant du plaisir : consommation de viandes maigres (blanches notamment), de fromage, de féculents ; Grignotage de produits sucrés… dont l’équilibre nutritionnel n’est pas garanti.

Alors courage et abnégation : équipes R&D à vos fourneaux, équipes marketing à vos  workshops !

OA